Organisée chaque 16 du 11e mois de l’année, la Marche mondiale de mentoring est est une initiative du Vital Voices Global Partnership, et une idée de Hillary Rodham Clinton.
La Marche mondiale du mentoring dont le but est de mettre en réseau des femmes leaders de poigne dénommées « mentor » et des jeunes femmes futures leaders appelées « mentee », qui au cours d’une marche échangent sur les questions et défis de la vie sociale et professionnelle. Cette rencontre s’est tenue au Togo sous l’égide de la Fédération des femmes entrepreneures et femmes d’affaires du Togo (Fefa ), dont la présidente est Candide Leguede. Cette manifestation est partie de l’esplanade du palais des congrès de Lomé. Les aînées, une quarantaine ont eu la charge de conseiller et de donner certaines directives à leurs mentee au nombre d’une cinquantaine. Puis elles toutes ont pris part à l’atelier de formation sur le « Mentoring et le leadership« , lancé officiellement par la ministre de l’Action sociale, de la Promotion de la femme et de l’Alphabétisation, Mme Ahoefa Dédé Ekue.
Soucieuses d’une relève de qualité pour le Togo, les aînées confirmées ont bien voulu se mettre aux côtés de leurs mentee au cours de cette journée très fructueuse. Des deux modules présentés on retient les éléments suivants.
Pour le premier exposé par Mme Epiphanie Houmey du GF2D, portant sur « le leadership des femmes » on souligne que la participation de la femme est basée sur 4 grandes exigences à savoir:
– une exigence de développement
– une exigence de droit et de devoir
– une exigence de justice sociale
– une exigence de démocratie
Pour Mme Epiphanie, les jeunes femmes doivent développer leur leadership en se fixant une vision; en formulant des objectifs clairs et réalistes tout en tenant compte de leur contexte, en trouvant un équilibre intérieur et extérieur; en développant des qualités et compétences selon leur domaine d’intervention ou d’action. Et pour finir en planifiant et en passant à l’action. C’est dire que les mentors veulent attirer l’attention des mentee sur le fait qu’il est très important pour leur avancée de se fixer des repères dans le but d’être une valeur ajoutée à la société. Il ne s’agit pas pour les femmes de devenir les ennemis des hommes, loin de là; mais tout simplement d’être une actrice du développement.
La seconde communication portant sur le mentoring présentée par Candide Leguede, a été aussi riche que la première. On retient que le mentoring est une << Relation protégée favorisant l’apprentissage et l’acquisition d’expérience ainsi que le développement du potentiel personnel et de nouvelles compétences par le biais d’un processus dans lequel une personne, le tuteur, soutient la carrière et le développement de son (ou de sa) filleul(e)>> . Pour cette dernière le mentoring est un moyen efficace pour soutenir les filles et femmes dans leur plan de vie. C’est une pratique centrée sur la formation continue. L’aspect intéressant et souligné, est que le mentoring ou le mentorat existe depuis des années dans nos sociétés d’une manière implicite que ce soit dans le secteur familial (confiage) ou dans le secteur professionnel.
La relation mentorale pour qu’elle réussisse doit être caractérisée par un processus volontaire; l’écoute; la réciprocité; l’intérêt commun; la confiance en soi; la patience; l’honnêteté; pour ne citer que celles-là. L’objectif poursuivi par un tel mécanisme est de contribuer à une meilleure orientation de vie des mentee basée sur les expériences des mentors. Le mentoring pour finir a des avantages non seulement pour la jeune génération, mais aussi pour les mentors qui apprennent de leurs filleules et évaluent ainsi leurs compétences propres.
Pour Mme Claire Quenum, coordinatrice de l’ONG Floraison au Togo, « le mentorat est très important aux jeunes filles, car elles ont besoin des conseils, surtout que nous sommes dans une société en mutation où l’encadrement des parents fait défaut ». Elle relève par ailleurs que la jeunesse génération fait face à de nombreuses difficultés, mais malheureusement ne trouvent pas d’interlocuteurs valables pouvant la soutenir et l’amener sur la bonne voie.
Je retiens pour ma part de cette belle journée, la nécessité du mentoring comme gage d’une relève assurée pour la société. Que ce soit au niveau des femmes ou des hommes, il se dessine clairement qu’il s’agit là d’un outil très important de transfert de connaissances et de compétences, de formation et d’éducation informelle. Il a aussi une place prépondérante dans la formation de la personnalité du mentee. Le mentor joue alors un rôle déterminant dans le devenir de son mentee. La société actuelle a besoin fortement du mentoring dans tous les secteurs pour un équilibre réel. En effet, l’avenir de la cité en dépend inéluctablement, d’où l’importance de cette citation « ne nous demandons pas quel monde laissons-nous à la jeunesse mais plutôt posons-nous la question de savoir quelle jeunesse laissons-nous à ce monde »
Le mentoring doit à cet effet pouvoir se pratiquer à tous les niveaux (famille, travail, domaine associatif; amical, etc.). Mais les mentors doivent pouvoir être à la hauteur de cette tâche . Le mentoring reste tout un processus, tout un défi, une mission sociale, pour espérer une relève de qualité dans son domaine ou secteur d’intervention tout comme dans la vie courante. Il contribue ainsi au renforcement du type de citoyen que l’on aimerait voir dans la société et facilite l’émergence individuelle et personnelle des mentee. Comme le dit si bien une chanson ivoirienne « c’est l’homme qui fait l’homme ».